mercredi 27 juin 2012

Industrial Light and Magic


INTRODUCTION
Industrial Light and Magic. Trois mots synonymes d’une indéniable valeur ajoutée en matière d’effets spéciaux. Devenue aussi incontournable que la saga Star Wars, la compagnie de George Lucas se place depuis trente ans en leader sur un marché longtemps considéré comme secondaire. Industrial Light and Magic a créé les effets spéciaux de 8 des 15 hits du box office de tout les temps, remportant 14 Academy Awards pour les meilleurs effets visuels et 16 récompenses pour la réalisation technique. Les techniciens d’ILM sont de vrais pionniers à la tête de la révolution digitale. ILM représente la plus grande infrastructure de production digitale au monde. Elle possède trois fois le nombre de stations graphiques que son plus proche concurrent en terme de capacité.


L'HISTOIRE
Lorsque George Lucas s'atèle au premier épisode de ce qui deviendra la plus grosse source de revenus cinématographiques du monde, il a encore en tête l’échec et la frustration rencontrés sur le tournage de THX1138. S’étant alors senti limité par le budget pour obtenir les effets spéciaux qu’il désirait – lacune qu’il comblera près de trente-cinq ans plus tard dans une magnifique restauration de son premier chef-d’œuvre – il décida de prévoir bien à l’avance dans la pré-production une structure construite de toutes pièces afin d’obtenir les innombrables plans truqués du film qu’il préparait pour la Fox. En 1975, Industrial Light and Magic était née, mais ce n’était que le début d’un long chemin avant de voir sur les écrans les premières armes de ces bidouilleurs de génie. L’équipe mise en place par Lucas était principalement constituée de jeunes loups motivés venus de la publicité, chapeautés par quelques pointures ayant fait leurs armes sur les deux références en effets spéciaux de l’époque: 2001: L'Odyssée de l’espace et la série Star Trek. Il permit alors à de futurs génies commeJohn Dykstra – formé sous la houlette de Douglas Trumbull – Dennis Muren, Phil Tipett ou Rick Baker de débuter. ILM devait à cet époque quasiment inventer ou réinventer chacune des techniques utilisées dans le film, à l’image du système de motion control, destiné à contrôler précisément les mouvements de la caméra pour ensuite les reproduire à l’envie afin de répéter les mêmes mouvements encore et encore. C’est alors que toute l’équipe se lança dans la confection des effets spéciaux à partir des planches conceptuelles de Ralph McQuarrie et les dessins de Joe Johnston (futur réalisateur de Jumanji ou Rocketeer), alors que Lucas tournait avec ses acteurs.A mesure que la production avançait, les pontes de la Fox s’impatientaient. Pendant que Lucas se démenait tant bien que mal avec ses acteurs, l’argent englouti dans les effets spéciaux dépassaient les prédictions sans que le moindre plan puisse être montré aux exécutifs du studio. Tant et si bien que Lucas dut demander une allonge de plusieurs millions de dollars que la Fox finit par consentir à accorder. Dans le même temps, à mesure que la sortie approchait et que les effets spéciaux n’avançaient pas, le réalisateur déjà stressé par la phase de montage et les incessantes batailles avec le studio, qui ne croyait pas en son film, eut à serrer son emprise sur ILM afin que les délais soient tenus. Les premiers plans étaient loin de le satisfaire et il commençait à douter de la faisabilité de son film, alors qu’il avait déjà bouclé le tournage. Si ILM n’assurait pas, toute la crédibilité de son rêve s’envolait. Il lui fallait donc monter la pression sur les artistes et maquettistes afin qu’ils parviennent à réaliser les plans de la qualité voulue. Le premier plan achevé et approuvé que la société d’effets spéciaux produisit fut celui de la fameuse séquence d’éjection du pod de sauvetage à bord duquel R2D2 et C-3PO avaient pris place. En dernier lieu, ils arrivèrent à boucler l’ensemble des plans requis et le film de George Lucas put enfin imbriquer les séquences entre-elles. Sans l’implication des magiciens d’ILM, le film aurait-il le succès que l’on sait? Aurait-il inspiré des milliers de jeunes réalisateurs? Sans la démarche de Lucas, Peter Jackson aurait-il réussi en adoptant un processus similaire avec WETA à adapter la trilogie du Seigneur des Anneaux? C’est grâce à la vision sans faille d’un réalisateur féru de technique que l’imaginaire a pu à partir de 1977 se déchaîner jusqu’à pouvoir voir actuellement tout ce qui est possible d’être créé par l’esprit.Si les artistes d’ILM sont capables d’humour – on se souviendra de ce fait peu connu concernant la reproduction miniature d’une page centrale de Playboy dans le poste de pilotage du Tantrive IV de la scène d’ouverture – ils n’en sont pas moins devenus avec un unique film des références absolues et toujours louées en matière d’effets spéciaux. D’abord consacrée aux films produits et écrits par Lucas (les autres Star Wars ainsi que les Indiana Jones), la compagnie s’est très vite investie dans d’autres productions à forte plus-value visuelle, innovant chaque fois un peu plus, apportant leur expérience dans un ensemble important de domaines de production et dépassant ainsi le cadre de l’effet visuel. Depuis les premières séquences en image de synthèse de Star Trek II aux personnages virtuels (du vitrail vivant du Secret de la pyramide au décrié Jar-Jar de La Menace fantôme en passant par la séquence du pseudopode de Abyss), ils imprimèrent leur marque, synonyme d’innovation sur une grande majorité de grosses productions hollywoodiennes. Lucas apporta son savoir faire à Peter Jackson pour l’élaboration de son Seigneur des Anneaux, et Bryan Singer vint lui aussi chercher conseil auprès ce vieux sage éclairé. Visionnaire, Lucas demeure à l’origine de Pixar, anciennement un département d’ILM avant son rachat par Steve Jobs. On lui doit aussi les animatiques de pré-production, le montage non-linéaire et tout un arsenal d’outils permettant au réalisateur de mieux contrôler l’image de son film, transformant ainsi ses frustrations en solutions qu’il partage avec le monde. Et si ILM doit subir les assauts de concurrents toujours plus acharnés avec WETA ou Digital Domains (Titanic) ils n’en restent pas moins les leaders dans leur domaine.

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